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12/08/2016

Mikel le Gall, ce géant du horse ball

Bonjour Mikel… tu fais partie des plus talentueux joueurs de horse ball… mais à part ça, que peut on savoir de toi ?

Bonjour Helene, En fait, je peux rajouter que j’ai 34 ans, que je suis papa de deux petits garçons et que je joue au horse Ball depuis toujours. Je suis animateur commercial chez Cafpi courtier en prêt immobilier.

 

Comment est née ta passion ?

 Je suis né dans une famille de cavaliers avec un papa responsable de centre équestre et une maman monitrice d’équitation. Bref, je suis tombé dedans tout petit ! J’ai essayé toutes les disciplines équestres (dressage, monte camargue, cso, cce, tir à l’arc…) mais il me manquait quelque chose avec ces sports individuels. Pour tout te dire, mon papa a été le précurseur du horse ball en Provence. Il venait de découvrir ce sport équestre chez ses amis bordelais.

A cette époque, je faisais aussi du rugby ce qui fait que je me suis retrouvé dans ce sport collectif, à partager des bons moments avec les copains !

 

Qui est ton cheval ?

Mon partenaire d’aujourd’hui est L’hammamet, pur-sang de 10 ans. On s’est rencontré il y a deux saisons après une grave blessure de mon bolide de l’époque Ascot Queen !

Je me retrouvais à pied, en plein mois de février et je risquais fort de me retrouver sur un cheval sans expérience pour jouer contre Bordeaux une semaine plus tard à Saint Lo …

Luc et Christine Laguerre  avaient ce cheval à la maison. L’hammamet, bien que compliqué, était le partenaire d’entrainement de Nicolas Thiessard. Au pied levé, ils me l’ont gentiment prêté pour jouer à Saint Lo. Une complicité s’est tout de suite créée entre nous. J’ai eu la chance de l’avoir à disposition pour le travailler et jouer avec lui  jusqu’à Jardy. C ‘est alors que j’ai proposé à Luc et Christine de l’acheter !

 

Comment travaillez-vous tous les deux ?

L’Hammamet est un cheval qui a dû connaitre de drôles de choses dans sa vie. Il n’est pas toujours très sympa, mais dès que l’on gagne sa confiance, il devient un partenaire exceptionnel. Il travaille quasiment tous les jours. On alterne le travail sur le plat, le galoping, la longe et l’extérieur. L’Hammamet est inépuisable. Il adore apprendre de nouvelles choses !

J’aimerais dire qu’il vit dans des conditions optimales en box- paddock à Saint Rémy de Provence, toujours chez Luc et Christine.

Quant à moi, depuis quelques années mon rythme d’entrainement a baissé du fait de l’organisation de notre équipe avec des partenaires sur Paris. Mais on tache de s’entrainer au moins 3 fois par mois en se couplant avec Aramon ou Saint Rémy.

Et puis, j’ai la chance d’avoir aux écuries un but. Ça me permet de travailler ma technique individuelle.

 

Mikel, quel est ton plus beau souvenir à cheval ? Ton pire souvenir ?

J’ai accumulé énormément de souvenirs grâce à ce magnifique sport.

Je peux te citer :

- Ma première sélection aux cotés de mes idoles de l’époque : Laurent Motard, Thomas Soubes, Luc Laguerre, Flo Moschwitz, Nicolas Thiessard, Romain Depons, Paul Ciavatta… ;

- La première coupe du monde tout aussi magique ;

- La cérémonie d’ouverture des Jeux Equestres Mondiaux avec tous les athlètes mondiaux de l’équitation ;

Mais celui que je garderai en mémoire est la tournée en Suède avec les démonstrations dans la Globe Arena avec Nicolas Thiessard devant un public n’ayant jamais vu de Horse Ball. Je me souviendrais toute ma vie de la bronca, cette ovation du public lors du premier ramassage effectué sur le sol suédois !

Quant à mon pire souvenir… C’est de ne pas avoir pu participé à la Coupe d’Europe de Horse ball à Regengos au Portugal, car mon patron de l’époque ne m’a pas laissé partir !!!

 

Y a t-il des compétitions que tu préfères ?

J’aime toutes les compétitions avec leur lot de joie, de frustration. Mais j’avoue que je préfère gagner tant je déteste le goût que laisse en bouche la défaite ! Ceci dit, de toutes les compétitions que j’ai eues la chance de jouer, ma préférée fut la Coupe de France avec ses finales dans le dôme du horse ball qu’est le « Salon du cheval de Paris ». C’était sur la carrière du CSI.

 

As-tu une autre passion que le horse ball ?

J’ai joué pendant longtemps jusqu’à devenir stagiaire pro de rugby, mais il a fallu faire un choix… Mon physique m’a aidé à choisir.

 

Qu’as-tu pensé de ton championnat PE 2016 ?

Notre championnat 2016 fut compliqué car nous avons dû modifier notre ligne de touche à l’intersaison pour différentes raisons et avec l’arrivée de nouveaux chevaux. Je pense que l’on est à notre place et que chacun d’entre nous a fait son maximum pour les autres. Après, comme on aime gagner, on est frustré ! Mais, on a eu la chance de truster les podiums pendant quelques saisons… Il faut bien que la roue tourne !

 

Comment arrives-tu à ta passion avec ton quotidien ?

C’est une question d’organisation, pour éviter que cette passion ne devienne un boulet pour la vie de famille. J’ai énormément de chance d’avoir une magnifique femme compréhensive qui m’a pris avec ma passion, comme elle aime le rappeler aux personnes qui peuvent avoir du mal à le comprendre !

Donc on monte tôt le matin, entre midi et deux …

Pendant toutes ces années, cela m’a permis d’avoir un équilibre, un exutoire. J’ai le cheval dans le sang et je ne pourrai jamais arrêter de monter à cheval !

 

Raphael Dubois t’a sélectionné pour la Coupe du Monde. Qu’as-tu ressenti à l’appel de ton nom ?

Une sélection en Equipe de France est une récompense et un bonus du travail accompli sur l’ensemble d’une saison. C’est toujours un honneur de pouvoir représenter son pays dans son sport ! Mais, c’est une récompense individuelle, donc je tiens à remercier mes coéquipiers qui m’ont permis pendant toutes ces années d’en arriver là. J’ai eu la chance de jouer et de m’entrainer avec des joueurs de très haut niveau et c’est ce qui m’a permis de progresser au fil des années.

 

As-tu fait des sacrifices pour en arriver là ?

Je n’ai jamais fait de sacrifices, par contre j’ai eu beaucoup de remises en question, de réflexions sur ma manière de travailler mes chevaux. J’ai pris le temps de regarder des matches, de discuter avec mon confident et ami qu’est mon papa  Yannick qui m’a tout appris de l’équitation au horse ball…

 

Comment envisages- tu Ponte de Lima ?

Je ne l’envisage que d’une seule manière : Ramener l’or en France, en mettant tous les ingrédients pour y arriver. Cela va être une très belle fête pour le horse Ball. On va avoir la chance de côtoyer des pays pour la première fois et cela montre un intérêt pour la discipline à l’international !

 

Mikel, quels sont les joueurs qui t’ont inspiré ?

La liste est longue car j’ai connu différentes générations de joueurs, mais pour commencer, je sais qu’il y en avait deux sur le bord des terrains. J’étais tout petit… Christine Orgels Laguerre et Thomas Soubes. J’ai eu la chance de commencer en élite et en Equipe de France avec eux. J'avais 15 ans lors de mon premier match en élite et 17 ans pour ma première sélection en Equipe de France Senior

Ensuite j’ai appris de Luc Laguerre, de Raphael Dubois, de Laurent Motard …

Aujourd’hui je suis fan de Romain Depons et de Johan Pignal !

 

Mikel, qu’est-ce qui te plait dans le horse ball ?

 Ce que j’aime dans le horse ball, ce sont les femmes et les hommes qui portent cette passion depuis des années avec la même ferveur ; ces personnes ont changé mais d’autres ont repris avec la même foi ! Le horse ball, c’est un sport unique et c’est pour cela que je l’aime. Et j’espère que mes petits garçons s’essaieront à ce magnifique sport !

 

Tu as annoncé ta retraite de horse balleur… Qu’est ce qui a déclenché cette décision ?

Effectivement, j’ai décidé de mettre un terme à ma carrière cette année. J’y réfléchis depuis quelque temps car cela demande beaucoup d’organisation, entre le boulot, la vie de famille, le travail du cheval, les déplacements lointains… Ce ne fut pas une décision facile à prendre car le horse ball rythme ma vie depuis l’âge de 6 ans, année de mon premier championnat poussin à Montéclin contre Anthony Morris.

Je m’y suis préparé dès septembre dernier et cela m’a permis de ne plus y penser de l’année. Je tachais de penser à être le meilleur possible pour mes coéquipiers. Ceci dit, je ne pense pas rester très éloigné des terrains, car mes deux petits garçons montent à poney et puis, pourquoi ne pas continuer à transmettre autour de moi ma passion pour ce sport !!!

 

Quel conseil pourrais-tu donner aux jeunes horse balleurs ?

Ce que j’aimerais leur dire ? Soyez cavalier avant d’être horse balleur ; prenez soin de vos montures et de vos coéquipiers car sans eux on n’est rien !

 

Mikel, aimerais tu ajouter un dernier mot ?

Oui oui. J’aimerais remercier mes parents pour la transmission de cette passion, pour tout ce temps passé à mes côtés, pour leurs conseils pour débourrer et dresser ces bolides qui ont fait que j’ai eu la chance d’arriver à ce niveau.

Je remercie mes chevaux pour leurs performances exceptionnelles. Je voudrais aussi remercier la famille Depons, nos amis de famille depuis 40 ans pour l’invention de ce sport ! Sans vous et sans toutes les personnes qui ont gravité autour de ce sport, rien n’aurait été possible…

Je voudrais aussi remercier tous mes coéquipiers et coachs avec qui j’ai eu l’honneur de jouer depuis les années poney et jusqu’en Equipe de France car j’ai appris de chacun d’entre vous !

Et je réserve le petit mot de la fin pour remercier ma compagne et mes enfants qui m’ont permis de continuer de jouer au plus haut niveau malgré les jours d’absence de la maison. Merci aux femmes et aux hommes qui font le horse ball. Merci Hélène.

 

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Les Ecuries du Pato

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Crédit photo :  Nicolas Moulin, Reflex Horse ball, Chachou Photographies ,  Olivia Köhler - Photographies,   Lou Daum, Les photos de Lou B, Pascale Vacher, HB Shoot by Lou Daum

 

 

 

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