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14/09/2012

4000 médicaments utiles , inutiles voire dangereux

Livre choc sur les médicaments : "50% sont inutiles, 5% très dangereux"

4000.jpgBernard Debré, député UMP de Paris, et Philippe Even, directeur de l'Institut Necker, affirme dans un livre que des milliers de médicaments remboursés par la sécurité sociale seraient inefficaces, voire même dangereux.
 
Deux médecins ont passé au crible 4.000 médicaments dans "un livre choc" dont le Nouvel Observateur, en kiosque jeudi, révèle les bonnes feuilles. Et leur conclusion est sans appel : Bernard Debré, député UMP de Paris, et Philippe Even, directeur de l'Institut Necker, affirment que des milliers de médicaments remboursés par la sécurité sociale seraient inefficaces, voire même dangereux. Le Guide des 4.000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux est "un livre d'information, pas d'opinion", assure le Pr Even dans une interview au Nouvel Observateur.
 
L'ancien doyen de la Faculté de médecine de Paris lance néanmoins une nouvelle charge contre l'industrie pharmaceutique, qualifiée de "la plus lucrative, la plus cynique, la moins éthique de toutes les industries". Selon le Pr Even, pour régler le problème du manque d'argent dans le domaine de la santé et du déficit de l'assurance maladie, "il suffit de retirer du marché les médicaments dangereux, inutiles ou inefficaces". Le livre recense ainsi, selon l'hebdomadaire, "50% de médicaments inutiles, 20% de mal tolérés, 5% de potentiellement très dangereux, mais, incroyable paradoxe, 75% sont remboursés". Le Pr Even s'en prend tout particulièrement aux statines, les médicaments contre le cholestérol, "avalés par 3 à 5 millions de Français", qui coûtent "à la France 2 milliards d'euros par an" et qu'il juge "complètement inutiles".
 
Le Nouvel Observateur a mis par ailleurs en ligne "la liste noire des médicaments dangereux", qui comprend des médicaments cardiovasculaires, des anti-inflammatoires, des pilules contraceptives, etc. L'industrie pharmaceutique (Leem) a dénoncé de son côté "amalgames et approximations" dans cet "énième réquisitoire de Bernard Debré et Philippe Even". Ce livre "contribue à alarmer inutilement les malades et risque de les conduire à arrêter de leur propre chef des traitements pourtant adaptés aux maladies dont ils souffrent", a déclaré le Leem, la fédération professionnelle des industriels du médicament, mercredi soir dans un communiqué. Bernard Debré et Philippe Even s'étaient vu confier par l'ancien président Nicolas Sarkozy une mission suite à l'affaire du Mediator et lui avaient remis en mars 2011 un rapport au vitriol sur la réforme du système du médicament. Les deux professeurs estimaient notamment que l'affaire du Mediator était "beaucoup plus qu'un accident isolé".

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